Hier


XIe siècle : autour de 1010, il semble que des ermites vivent dans le vallon boisé de Bellefontaine situé dans les Mauges, en terre d’Anjou, entre Bretagne et Aquitaine.

XIIe siècle : des monastères fleurissent sur les bords de Loire. Un document donne un repère historique précis, attestant d’une charte établie vers 1120 entre la première abbesse de Fontevraud (Pétronille de Chemillé, 1115-1149) et le premier abbé de Bellefontaine (Pierre).

XIIIe siècle : en 1284, Gaultier de Bruges, évêque de Poitiers, passe un accord avec Pierre III, abbé de Bellefontaine.

XIVe siècle : en 1305, visite dans les Mauges de Mgr Bertrand de Got, archevêque de Bordeaux, qui passe à Bellefontaine. Il apprend alors qu’il est élu successeur de Benoît XI. Bellefontaine a donc reçu un pape dans ses murs, Clément V, qui laissera en souvenir une statue de la Vierge toujours présente dans l’église, au pilier droit du chœur.

En 1317, création des diocèses de Luçon et de Maillezais. Bellefontaine appartient désormais non plus au diocèse de Poitiers mais de Maillezais.

XVe siècle : le Royaume de France ne va pas bien. Après la peste noire du siècle précédent, il va de conflit en conflit avec les Anglais qui brûleront Jeanne d’Arc à Rouen en 1431. En période troublée et éprouvante les moines de Bellefontaine poursuivent leur vie de prière au rythme de la règle de saint Benoît.

XVIe siècle : C’est l’époque du Concile de Trente. Les Ordres religieux connaissent un essor prodigieux. C’est aussi le temps de la Commende par laquelle les abbayes perdent partiellement leur autonomie au profit d’un ecclésiastique ou d’un laïc qui résidait en dehors de l’abbaye dont il avait la charge. Les effets de la commende entraînent Bellefontaine dans une certaine décadence. Ses gestionnaires se servent largement, les vocations se font plus rares.

XVIIe siècle : en 1610, les armoiries royales apparaissent sur les bâtiments de l’abbaye. Les moines sont ainsi assurés de la protection du roi Henri IV… Bellefontaine devient abbaye royale ! En 1637, Michel Sublet, abbé de Vendôme, devient abbé commendataire de Bellefontaine et essaie d’y introduire la réforme de Saint-Maur. Les Mauristes ne resteront que quelques années. Leur succéderont, à partir de 1642, les Feuillants, venus d’une abbaye cistercienne proche de Toulouse et issue d’une réforme opérée par Jean de la Barrière (1544-1600). Les Feuillants, qui resteront à Bellefontaine jusqu’en 1790, développent des fréries et confréries déjà bien présentes dans les Mauges. En 1648, l’évêché de Maillezais est supprimé. Est crée l’évêché de La Rochelle auquel appartiendra désormais Bellefontaine.

XVIIIe siècle : À la veille de la révolution, le petit nombre des quatre religieux Feuillants présents à Bellefontaine laisse présager d’une fin imminente de la vie monastique dans les Mauges. Il n’en sera rien, mais l’heure de la tourmente n’épargne pas l’abbaye. La révolution est là : les cloches se taisent, les moines se dispersent, le mobilier est vendu, l’abbaye est achetée en 1791 par un notable d’Andrezé, commune voisine. En 1793, les archives sont brûlées, l’abbaye sert de prison. La petite chapelle toute proche du monastère constitue toujours un lieu de rassemblement pour les fidèles et le premier général des armées vendéennes, Cathelineau, surnommé le « saint d’Anjou », viendra s’y recueillir. le soulèvement vendéen est là qui place Bellefontaine au milieu de l’effroyable carnage dont les Mauges sont la proie entre 1790 et 1801.

XIXe siècle : en 1802, dans la mouvance du Concordat qui modifie le nombre des communes du département du Maine-et-Loire, l’abbaye de Bellefontaine est agrégée au diocèse d’Angers. Le Père Urbain Guillet (1764-1817) rachète l’abbaye en 1816. À sa mort, l’abbaye compte quinze religieux. Désormais, les Trappistes sont les habitants de lieu. Dans les années 1880, Bellefontaine fonde en Amérique. En 1892, la communauté s’unit aux communautés de trois congrégations cisterciennes pour former un seul ordre, l’Ordre Cistercien de la Stricte Observance (ocso).

XXe siècle : l’Ordre se répand sur tous les continents. Après avoir fondé en Amérique, l’abbaye de Bellefontaine s’implante en Afrique. Suite à Dom Chouteau, cinq abbés se sont succédé pour gouverner l’abbaye et conduire la communauté selon la tradition cistercienne.


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